L'échelle de Beaufort. Les marins français ne veulent rien devoir aux marins anglais mais, pour une fois, je dois à la vérité de dire que nous devons quelquechose à l'amiral britannique Francis Beaufort (1774-1857).
En effet, en 1805, il a imaginé une échelle comportant des critères assez précis pour quantifier le vent en mer et permettre la diffusion d'informations fiables universellement comprises. Ce fut l’ « échelle de Beaufort ».
Une des raisons de la création de cette échelle était de fournir un guide de manœuvre aux commandants des navires de guerre anglais, basé sur des critères précis et objectifs d'appréciation des conditions de vent et de mer. En effet, à l'époque des guerres napoléoniennes la marine anglaise avait connu une fièvre de constructions neuves et de recrutement d'officiers. Ces derniers étaient relativement jeunes et portés à « torcher de la toile », à ne réduire la voilure que tardivement, avec pour conséquence des avaries de mâture, des voiles déchirées et des accidents de personne. En l'absence d'anémomètres à lecture instantanée, l'appréciation de la force du vent devait se faire par observation directe de l'état de la mer, (présence ou non de « moutons » , traînées d'embruns, etc.). Elle était assortie d'une série d'instructions nautiques préconisant les prises de ris (réductions de voilure) adaptées aux circonstances.
D'autres critères y furent adjoints pour étendre son application à terre. Bien que très employée, l'expression « un vent de 4 Beaufort avec des rafales à 6 » est incorrecte. En effet, l'échelle de Beaufort est strictement réservée au vent dit établi, c'est-à-dire à la vitesse moyenne de l'écoulement d'air sur une durée déterminée (par convention, cette durée est établie à 10 min pour le calcul des échelons Beaufort). De plus, les effets d'une rafale sont nettement différents d'un vent moyen pour une même vitesse de vent. En situation normale, les rafales peuvent être supérieures de 40 % au vent moyen. Le symbole de l'échelle de Beaufort est « Bf ».
En France, à partir de force 7, les conditions météo sont jugées sérieuses, en particulier pour les embarcations côtières. C'est pourquoi le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) émet un Bulletin météorologique spécial (BMS sur les sites de prévisions) sur la VHF pour alerter les marins.
Les notions de « vent faible », « modéré » ou « violent » sont, elles, des notions subjectives, dont l'emploi dépend du public-cible auquel il s'adresse. Ainsi, en météorologie marine, l'expression peut être employée pour des vents à partir de force 9 (tempête), tandis qu'à terre, sous l'influence des compagnies d'assurance, c'est la vitesse des rafales qui est prise en compte, et il possible de rencontrer l'expression pour des rafales survenant à partir de force 6 (vent frais)1.
Source wikipedia